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La Châsse de Ste-Geneviève

Les parisiens ont une grande dévotion pour Sainte-Geneviève, leur patronne.  Ils implorent son aide et sa protection, comme elle l'a fait de son vivant.

 

 L'abbé de Sainte-Geneviève et l'archevêque de Paris ont reçu l'aval du Parlement de Paris pour organiser et faire une procession de la châsse de Sainte-Geneviève.  Cette procession sera pour la paix.  En ces temps d'affrontements avec les frondeurs, le roi cherche à calmer les ardeurs de la population.  Le parcours prédéterminé amènera le cortège de la place Sainte-Geneviève, face à l'abbaye, jusqu'à Notre-Dame.  Après la cérémonie religieuse, Saint-Geneviève retournera au dessus du maître-autel de l'abbaye.  Cette fois-ci, Noël est aux premières loges de l'événement.

Quelques jours avant la procession, plusieurs groupes arrivent à l'abbaye pour y prier.  Ces visiteurs viennent des différentes paroisses de la ville.  La curiosité de Noël le pousse à connaître un Paris qui lui est inconnu, il n'a pas vraiment de raisons de sortir de son quartier.  La veille de la procession, les parents de Noël s'assure qu'il ne mange pas.  Il faut observer le jeûne décrété pour la journée.  Le soir venu, il se faufile parmi la foule et se rend jusqu'à l'abbaye.  Il réussit à voir ce qui se passe à l'intérieur. 

Au son de chants religieux, les moines tirent des cordes accrochées à des poulies, décrochent la châsse de Sainte-Geneviève de son piédestal et la descendent.

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Noël prend conscience que quelque chose de très important se déroule.  Heureux d'en être témoin, il retourne chez lui pour raconter ce qu'il a vu.  Toute la nuit, de la place Sainte-Geneviève, on peut entendre le murmure des prières et le chant des saints offices provenant de l'église de l'abbaye.

 

Le lendemain, Noël et ses parents se pressent à rejoindre les badauds qui se sont rassemblés autour de la place Sainte-Geneviève.  On attend... Soudain, on voit un cortège accompagnant une autre châsse traverser la place et pénétrer dans l'abbaye.  Noël entend les gens dirent autour de lui que c'est Saint-Marcel, l'évêque de Paris qui a consacré Geneviève dans l'ordre des vierges de la cité et comme à l'époque, Sainte-Geneviève ne sort pas sans Saint-Marcel.  Noël réussi encore une fois à se rendre là où il était la veille.  Les deux saints comparses se sont retrouvés à l'autel de l'abbaye.  Comme dans un salut, la châsse de l'évêque est penché devant celle de la sainte.  D'autres chants et prièrent... et soudain, les gens à l'intérieur se déplacent,  Au même moment, il sent la patoche de son père l'agripper. Il connaît ce geste, il sait qu'il faut rester près de lui.  Aujourd'hui, c'est un avantage.  Installé sur les épaules de son père Noël voit la procession se former et débuter sa marche vers Notre-Dame.  

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Parmi le premier groupe à passer, il reconnait les jésuites et les récollets. Noël n'a peine à imaginer que, chaque petit groupe passant devant lui et portant un même habillement, fait partie d'un ordre religieux différent.  Apparaît la bannières de son église.  Il reconnaît certains clercs de St-Étienne-du-Mont et ceux de St-Médard qu'il visite parfois avec son père lorsqu'ils se rendent au faubourg St-Marcel.  Suivent des gens portant les bannières, les croix et certains reliquaires qu'il a vu au cours de la semaine et qui venaient prier à l'abbaye, ils proviennent des autres paroisses de Paris.  Suit la châsse de Saint-Marcel et celle de Sainte-Geneviève portée par des hommes pieds nus.  À partir de ce moment, Noël porte plus attention aux commérages qui se fait autour de lui.  Il apprend que les suiveux de la châsse de Sainte-Geneviève sont les chanoines de l'abbaye et ensuite

ceux de Notre-Dame.  On fait remarquer que, derrière, l'abbé de Sainte-Geneviève est pieds nus, mais pas l'archevêque de Paris qui lui est porté.  Le commérage monte d'un cran et pour cause ; les gens connaissent bien ceux qui suivent, plusieurs sont identifiés par leur nom. Se suivent : les membres du Parlement, ceux de la Chambre des Comptes et de la Cour des Aides, ensuite, le gouverneur de Paris, le Prévôt des Marchands et finalement les échevins de Paris.

 

Le dernier magistrat passé, la foule se met en mouvement pour le suivre.  Les parents de Noël s'organisent pour être aux premières lignes.  Le cortège se dirige directement à la rue du Faubourg Saint-Jacques et tourne à droite en direction de Notre-Dame.  Noël n'a jamais vu la rue comme elle est aujourd'hui : les boutiques sont toutes fermées, les murs tapissés et décorés montrent des couleurs insoupçonnées, les gens aux fenêtres manifestent leur joie, quelques uns en profite pour crier leurs mécontentements.  Arrivé à Notre-Dame, Noël a la chance d'y entrer.  Débarqué des épaules de son père, il contemple la majesté de la cathédrale.  Un sentiment d'appartenance à quelque chose de grand le prend, les sons de l'orgue lui font oublier ce qui se passe à l'autel. Il se met à rêver... Après les chants et les prières, une partie du cortège de départ passe devant Noël pour sortir.  Noël et ses parents suivent.  Devant la petite église Sainte-Geneviève-des-Ardents, non loin de Notre-Dame, il croise la châsse de Saint-Marcel.  Il semble que son périple soit terminé.

Le cortège, moins imposant qu'à son départ, emprunte un autre chemin que celui pour aller à Notre-Dame.  On prend la rue de Galande en direction de la place Maubert.  Rendu à la place, on se dirige vers l'abbaye par la rue de la Montagne -Saint-Geneviève.  Devant sa maison, sa mère le saisi par la main et à son grand désagrément, il constate que  la belle aventure est terminée.  Mais, pendant huit jours, il a l'opportunité d'entrer à l'abbaye pour contempler la châsse et prier avec sa mère et son père quand ils sont avec lui.

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