
Le 5 février 1663 à 17h30, un tremblement de terre intense oblige les gens à sortir de leur maison. Considérant l'impact du séisme rapporté par le père Lallemand dans les Relations des Jésuites de 1663, on peut imaginer la panique engendrée chez la population :
Ce fut le cinquième jour de février 1663, sur les cinq heures et demie du soir, qu’un grand bruissement s’entendit en même temps dans toute l’étendue du Canada. Ce grand bruissement qui paraissait comme si le feu eût été dans les maisons en fit sortir tout le monde, pour fuir un incendie si inopiné; mais au lieu de voir la fumée et la flamme, on fut bien surpris de voir les murailles se balancer et toutes les pierres se remuer, comme si elles se fussent détachées; les toits semblaient se courber en bas d’un côté, puis se renverser de l’autre; les cloches sonnaient d’elles-mêmes; les poutres, les soliveaux et les planchers craquaient; la terre bondissait, faisant danser les pieux des palissades d’une façon qui ne paraissait pas croyable, si nous ne l’eussions vue en divers endroits.
Dans une lettre à son fils, Marie de l'Incarnation décrit avec détail les réactions diverses pendant la demie heure que dura le séisme. Cet événement fut utilisé par l'Église pour faire valoir ses points de vue contre l'utilisation de l'eau-de-vie. À la veille de la fête du Mardi gras, Dieu vient signifier son mécontentement et punir les intentions malveillantes.
Pour en apprendre +
On ne sait pas où habite Noël en ce début d'année 1663. Lundi le 5 février 1663 à 17h30, on peut l'imaginer attablé dans l'unique pièce de la maison qui l'accueille. À l'abri du froid, regardant le paysage enneigé, il discute avec ses hôtes de la fête du Mardi Gras qui se tiendra demain. Toute occasion de fête est bien venu pour occuper les longs hivers du Nouveau-Monde. Soudain, un grondement assourdissant se fait entendre, la maison tremble et fait danser les meubles dans la pièce. Le foyer lance ses flammes à l'extérieur de son âtre. On croit la maison hantée, tous se précipitent à l'extérieur pour fuir le danger. Ils ne sont pas seuls, les voisins sont aussi à l'extérieur. Aucune personne n'a pris le soin de se vêtir convenablement contre le froid...
Comment Noël a-t-il vraiment vécu les conséquences de cet événement? Est-il, lui aussi, superstitieux? A-t-il vécu dans la crainte ou s'est-il moqué de la peur que véhiculait le clergé?